• G

    ,,Open up your eyes and don't look away"

    • Voie G

     

                   Han Mina avait finalement décidé de rester chez elle, pour une fois, elle n'irait pas au travail. Elle était tous les soirs présente, toujours à l'avance. Non pas que ce petit boulot l'épanouissait, mais elle faisait son maximum pour satisfaire les clients, elle s'efforçait de sourire et de ne pas trop sombrer dans ses pensées. C'était un peu le lieu qui lui faisait oublier son quotidien aux couleurs monotones. Son lieu de travail, une boite de nuit, était un lieu très animé et assez chaleureux en plein centre de La Ville. Les clients étaient présents chaque soir, souvent des groupes d'étudiantes. La musique qui passait en fond n'était pas non plus désagréable à écouter, une sorte de mélange entre jazz et électro assez doux, Han Mina aimait bien.

     

    La jeune fille, allongée sur son lit, pivota la tête en direction de la cuisine mais ne bougea pas le reste de son corps. Finalement, elle se tourna vers les vitres de l'autre côté de son lit et fixa le paysage.

    La nuit était tombée, La Ville n'était éclairée uniquement que par les lampadaires à la lumière blanche éclatante sur les bords des routes, les feux des bus et du métro aux lumières orangées et par les fines lumières extérieures rouges des immeubles. Les lumières des appartements occupés rendait le tout plus joli, plus vivant.

    Vivant.

    Han Mina commença à se questionner sur les différentes vies qu'avaient les autres autour d'elle, dans La Ville. Des millions, non des centaines de millions de vies grouillaient tout autour d'elle, toutes plus ou moins différentes.
    Et la sienne alors, ressemblait-elle à une autre? Elle n'avait jamais vraiment eu l'occasion de comparer sa vie à celle de quelqu'un d'autre; elle n'avait pas eu d'amis proches depuis bien longtemps et les seules personnes avec qui elle avait quelques conversations -si c'était assez long pour qu'on puisse appeler ça de cette manière- étaient avec ses collègues à la boite. Elle n'avait jamais vraiment adressé la parole au patron, ni à des personnes de son Université. C'est à peine si quelqu'un l'avait déjà remarquée au campus, que ce soit des professeurs ou des élèves. Du moins, c'est ce qu'elle pensait, elle en était même persuadée.

    Elle espérait tout de même un jour s'ouvrir aux autres, en apprendre plus sur leur vie et peut-être qu'elle rencontrerait quelqu'un avec une vie semblable à la sienne.

     

    Le temps passait et Han Mina respirait doucement, sans précipitation, les paupières closes. Il faisait noir, toute notion du temps avait disparu, il faisait froid.

     

     

     

     

    Et il n'était toujours pas là.

     


  • Commentaires

    1
    Mardi 28 Février 2017 à 18:57
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